"La lumière algérienne met en face des exigences de la vie, de la mort, du temps, du sang. Elle oblige à être sincère, pas seulement lucide. C'est une lumière qui interroge les hommes et qui attend patiemment leur réponse. J'ai peur de répondre. Je sais qu'ici rêver et douter est aussi grave que déserter." Lorsqu'il est appelé à combattre en Algérie en 1960, Bernard Ponty voit ses rêves s'effondrer. Dans les montagnes du Constantinois, endossant tour à tour le rôle d'infirmier, d'instituteur et d'artilleur, le jeune homme se trouve confronté au pire des dilemmes. D'un côté, ses pairs lui opposent la logique implacable du colonisateur. De l'autre, il y a le jeune Tahar, son élève, et puis Yazid, camarade algérien du contingent. Mais pour eux, peut-il incarner autre chose que l'ennemi ? Dans l'immensité du désert, le jeune appelé prend la mesure de sa solitude. Et se met à écrire. Des décennies plus tard, alors qu'il vient de s'éteindre, les filles de Bernard Ponty retrouvent son journal. Dans une langue magnifique, l'homme dessillé y décrit la perte de l'enfance, de la foi, d'un idéal. Il y dénonce le silence, qu'il qualifie déjà de crime, révélant la complexité de cette Histoire qui n'a pas fini de s'écrire. Un témoignage exceptionnel, préfacé par Raphaëlle Branche.
Par
Bernard Ponty, Raphaëlle Branche, Laurence Ponty, Claire Ponty Chez
Grasset & Fasquelle
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