En 1789, la noblesse française, loin de défendre ses privilèges, s'est au contraire placée aux avant-postes de la Révolution. Voilà ce que révèle cet ouvrage iconoclaste, abattant l'une des idées reçues les mieux ancrées dans notre histoire nationale. Dès le début du XVIIIe siècle, de nombreux gentilshommes pressentent que le royaume de France a besoin d'un coup de neuf. Ils en parlent, l'écrivent, le déclarent, encourant souvent la censure de gouvernements royaux hostiles à tout changement. Avec la réunion des Etats généraux, le 5 mai 1789, la noblesse "libérale" voit l'occasion de régénérer la société française. Elle s'attache à la réalisation de plusieurs grandes réformes : l'abolition des droits seigneuriaux, l'affirmation des droits de l'homme et du citoyen, la rédaction d'une Constitution qui mettra fin à l'arbitraire et au despotisme. Derrière le marquis de Lafayette et le comte de Mirabeau - les plus emblématiques de ses membres -, un groupe d'hommes déterminés tente de transformer radicalement mais pacifiquement les institutions. Pour cela, ils utilisent la tribune de la jeune Assemblée nationale. Leur révolution tranquille aurait sans doute connu le succès sans la surdité de Louis XVI et de sa cour, et sans les débordements populaires qu'ils ne sont jamais parvenus à endiguer. Grâce à de très riches sources, souvent inexploitées, Daniel de Montplaisir dresse ici le vivant portrait du déclenchement et des premiers pas de la Révolution française. Daniel de Montplaisir, conseiller honoraire de l'Assemblée nationale et historien, est l'auteur des biographies du comte de Chambord, Lamartine et Charles-Joseph Bonaparte, fondateur du FBI, ainsi que de Louis XX, une autre histoire de France (2018) et Les Trois Glorieuses. La révolution de 1830 démystifiée (2022).
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