Quels fils invisibles et mystérieux peuvent relier le New York du début du XXe siècle, qui regorge d'immigrés fuyant la famine et les persécutions, au lointain delta du Danube, terre misérable où dominent la nature sauvage et les superstitions ? Ces liens aussi délicats que surprenants, Catalin Dorian Florescu les tisse en une fresque épique de plusieurs générations, jusqu'au début du XXIe siècle où s'entrelacent les récits de Ray, artiste américain obstiné à ressusciter le vaudeville, et d'Elena, qui a grandi orpheline en Roumanie. Elena raconte l'histoire de sa mère, née en 1920, reléguée dans ce qui fut la dernière léproserie d'Europe. Ray, lui, fait revivre son grand-père, petit vendeur de journaux miséreux de l'East Side dans les années 1900 qui, grâce à sa voix, apporte le bonheur tantôt à ses amis, tantôt à de jeunes femmes désespérées. Peu à peu se dessinent le tableau du siècle entier, les drames personnels et collectifs au sein de l'Amérique, de l'Europe, de la Roumanie. Entre rêves et exils, vie et mort ou recherche d'identité. Le récit à deux voix flamboyant, l'écriture limpide, souvent d'une grande poésie, rendent L'Homme qui apporte le bonheur à la fois bouleversant et lumineux.
Par
Elisabeth Landes, Catalin Dorian Florescu Chez
Editions des Syrtes
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