Confiné à Nogent-sur-Marne, Wajdi Mouawad entreprend un fulgurant voyage intérieur, depuis le microcosme qui est le sien jusqu'à l'oeil cyclopéen du Big Bang où brillent des étoiles mortes. Nous voilà dans le bureau de Peter Handke et dans la maison de retraite de son père, au bord du fleuve Saint-Laurent, à Montréal, en Grèce, au Groenland, au Liban de son enfance. A travers Kafka et Star Wars, en passant par la phonétique française et le temple apollinien de Delphes, il fait valser la folie sur une lame de rasoir, rêver le même rêve aux membres de la tribu humaine, rugir la bestialité du quotidien. Les pièces, romans et essais de Mouawad traversent tous, pour en affronter les fantômes, une obscurité, une opacité, un aveuglement qui se dissipent au fil des mots. Dans les nuits de ce confinement du printemps 2020, au fond des puits forés, par-delà le vertige des ténèbres, l'écriture de ces chroniques lui aura permis de broyer le noir d'encre de notre cécité pandémique et d'en extirper une lumière consolatrice.
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