Héra et Aphrodite sont deux beautés en contraste, entre la beauté aimante et la beauté dangereuse, entre une "Aphrodite vulgaire" et une "Aphrodite céleste". Que la beauté divine soit aimante, c'est cohérent. Mais, puisque les Grecs avaient soigneusement élaboré leurs mythologies à l'image des hommes et des femmes, pour quelle signification mettent-ils en scènes des beautés divines aussi tragiques ? Et si le caractère dualiste de la beauté de la femme, entre amours et tragédies était sa manière d'exprimer, de dire la vérité : celle de sa féminité frustrée. Dans le prolongement de cette même préoccupation, ne pourrions-nous pas établir que les images actuelles de la beauté désincarnée, parfois même tyrannique ou, faiblement, distrayante, au figuré comme au propre, contre la femme qui porte ses attributs de beauté, sont ses manières de revendication de la même féminité frustrée ?
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