"Toi qui sais que la nuit est mon domaine / Toi qui me regardes pétrir sans mot dire / Toi qui me soutiens à travers ton regard quand la tâche me fait grimacer en pétrissant la pâte, le front perlant de sueur au-dessus de mon pétrin / Toi qui me regardes peser et façonner mon pain / Dis-toi que l'on veut tuer mon art, cette activité dont le produit reste sacré / Toi qui aimes les bonnes et vraies nourritures sans artifice, écoute et comprends / Mon combat, mon adoration, ma vie, on ne peut la sacrifier / Viens découvrir et goûter mon accomplissement / Tu sauras que le temps pour moi et pour cet art est compté / Quand je pétris mon pain, quand je le cuis / Toi qui es l'ami de l'artisan, n'oublie pas / Et quand tu auras chez toi le pain tant désiré / Regarde-le bien. Il est amour, il est vivant / Il est moi tout simplement et ce pain façonné des mains de boulanger / Est un feu sacré qui ne doit pas s'éteindre".
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