Clermont-Ferrand, 1990. Lui, c'est Christophe, bien que le temps vienne de lui sculpter dix-sept ans sur les épaules, il reste encore des choses à polir. Plus guitariste que lycéen, il vit bien au milieu du clan de sa bohème, chacun se reconnaissant dans la paresse de l'autre. Viendra pourtant le moment de quitter les habitudes du bistrot, l'odeur de l'expresso sur les vestes, et d'attraper son Bac en plein vol, puisqu'on atteint la cible toujours à la dernière seconde. D'une main, dire adieu au cercle privé de Godefroy de Bouillon, de l'autre, ouvrir les volets de son été. Là-bas, ce sont les portes de Castelsarrasin qui vont lui ouvrir l'appétit de l'oisiveté, si précieuse dans son assiette, qu'il va même en partager l'abondance avec Fifi l'ami d'enfance. Au fur et à mesure que leurs journées s'étirent et n'en finissent pas, toute la petite musique intérieure va s'en trouver peu à peu, intimement bien désaccordée. Jusqu'à elle, celle qu'on n'attendait pas, blonde comme un blé, de l'azur plein la pupille. Vanessa, c'est d'abord un prénom, et très vite la couleur des sentiments. Le trouble d'une vie face à la moitié de cet homme qu'il n'est pas encore. Et cela, quelles que soient les fièvres dont l'amour se régale, qu'il ait décidé de vous soutenir le regard ou pas, qu'il vous supplie de résister autant que lui céder du terrain. Des questions qui vont dormir debout, se planter dans les yeux, comme des chansons de Jean-Jacques Goldman. L'enfant chocolatine publié en 2021 a grandi. Christophe Vallar revient avec un nouvel ouvrage dans lequel il nous entraîne sur le fleuve de ses 17 ans. De sa fin d'année au lycée de Clermont-Ferrand jusqu'à ce train en partance pour Castelsarrasin, il ne suffira pourtant que d'une rencontre, d'un seul visage, pour s'emmêler l'âme et le corps avec les choses de l'amour. En sortir indemne, ce sera impossible. Revenir en étant la moitié d'un homme, probablement.
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