"Malheur à celui qui rêve, le réveil est la pire des souffrances" disait Primo Levi, tandis que Imre Kertész affirmait : "Tant que l'homme rêve - qu'il s'agisse de cauchemars ou de beaux rêves -, il y a littérature. La véritable crise, c'est l'oubli parfait, la nuit sans rêve." Pour les cliniciens, les cauchemars et les rêves sont des manifestations de l'inconscient, voire d'un désir. Chez les personnes exilées, ils accompagnent une tentative toujours avortée d'oublier les mauvaises rencontres avec le réel. Ce que le contexte actuel nous rappelle, c'est que l'histoire est un "cauchemar dont on essaie toujours de se réveiller", selon les mots de Lacan dans sa lecture de Joyce. L'équipe pluridisciplinaire du Centre Primo Levi ainsi que des médecins, psychologues et chercheurs en sciences humaines proposent une réflexion sur cette "longue nuit" qui traverse toute expérience de soin ou d'accompagnement des personnes exilées, victimes de la torture et de la violence politique.
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