" Ce matin de septembre 2021, un mois après la prise de Kaboul, de jeunes combattants posent pour moi, fleurs au fusil, brandissant fièrement les armes d'assaut récupérées dans l'arsenal des Américains. Pouvais-je vraiment exclure les talibans de mon projet photographique ? Je cherche à raconter visuellement l'Afghanistan en prenant pour fil rouge la relation singulière que ses habitants entretiennent avec les fleurs. La grâce des corolles, la fragilité des calices sont-elles compatibles avec le pouvoir taliban ? " Installée depuis dix ans comme photoreporter en Afghanistan, Oriane Zerah fait revivre les semaines électriques qui ont précédé la prise de Kaboul, son incroyable évacuation par les services français, son retour dans la capitale afghane après deux jours de détention " au secret " sous la garde des talibans. Elle raconte sa nouvelle vie dans l'Afghanistan de la charia, les plaies ouvertes d'un pays rendu exsangue par vingt ans de guerre, la douloureuse adaptation de la société au nouveau régime, la peur, les représailles, mais aussi l'espoir. On croisera dans ces pages, entre autres, un haut gradé taliban en veine de confidences, des cultivateurs d'opium inquiets pour leur récolte, un maître espion au service du Pakistan, des étudiantes interdites de faculté, un distillateur d'alcool clandestin, des opposants qui se cachent, des mollahs qui les pourchassent et des enfants qui trépassent. Sans oublier les Flowers Brothers rencontrés à Khost, installés dans une maison rose et qui accrochent des fleurs à leurs pakols.
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