Depuis une quarantaine d'années, les parents sont délégitimés pour mettre une limite à la toute-puissance infantile. Cela entraîne de nombreuses difficultés individuelles et collectives dont l'auteur rend compte dans une lecture d'ensemble de phénomènes apparemment sans lien les uns avec les autres. Jean-Pierre Lebrun lance une alerte : il existe un lien étroit entre la construction psychique individuelle et la dimension sociétale aujourd'hui largement tributaire de l'idéologie néolibérale. Il montre à quel point notre société en mutation n'a pas pris la mesure de la nécessité de mettre fin au fantasme de toute-puissance de l'enfant pour produire des citoyens responsables et non pas uniquement des consommateurs avides, pris toujours davantage dans des addictions. Le vivre ensemble dans nos démocraties s'en trouve ainsi mis en grande difficulté. Les impasses actuelles de la vie collective sont interrogées et illustrées par cette légitimité donnée à l'enfant comme à l'adulte d'énoncer, à l'instar du Bartleby de Melville, un " Je préfèrerais ne pas " par lequel celui qui l'énonce peut se soustraire à toute contrainte ou obligation, sans même avoir à la contester.
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