" Cette part de moi, détruite dans ma chair, j'avais cru pouvoir la retrouver vivante dans la littérature. [...] Si je n'arrivais pas à formuler la perversion ni la violence de mon viol, j'étais perdue, j'en porterais l'empreinte pour toujours. Mais même si je croyais, en prétendue créatrice, le réduire au silence, loin de s'écarter de mes pensées, le viol au contraire, tandis que j'écrivais, s'intensifiait dans l'insistance avec laquelle, malgré moi, mon dégoût se répétait. J'avais beau pendant des heures, me croire, me vouloir écrivaine, réagir en soi-disant artiste, m'imaginer vierge de toute autre vie que celle que nous invente la fiction, mes mots écrits ne m'abusaient pas. Pourtant, je m'obstinais. Je ne renonçais pas. Ils finiraient par transcrire intégralement le crime. Un jour, je serais prête à me défendre. Même si c'était dans ma tête, même si c'était trop tard... Je témoignerais. " C.C.
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