" La faim reparaissait, elle me rongeait la poitrine, me donnait des élancements, de petites piqûres qui me faisaient mal. N'avais-je vraiment pas un ami, une connaissance à qui je pourrais m'adresser ?... C'était tout de même une journée délicieuse. Il y avait beaucoup de soleil et beaucoup de lumière autour de moi. Le ciel déferlait comme une mer délicate par-dessus les monts de Lier. " Cette traduction de Régis Boyer reprend la préface d'André Gide, publiée dans la précédente édition. L'un comme l'autre reconnaît le génie de cet inconnu, auteur d'un premier roman dont l'écriture, rompant avec toutes les règles habituelles du romanesque, se révélera d'une prodigieuse fécondité. Le héros de ce livre, sans doute proche de Hamsun lui-même, se trouve dans un état permanent de faim qu'il semble entretenir avec délectation car il éprouve alors des sensations inconnues, se permet toutes les audaces allant jusqu'à sublimer sa condition marginale. Tout devient possible dans cette entreprise quasi-mystique de recherche de sa vérité.
Par
Knut Hamsun, Régis Boyer, André Gide Chez
Presses Universitaires de France - PUF
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