"Un matin, elle le surprit agenouillé devant une photographie en pied. Il était livide et semblait plus mort qu'un mort. Ce fut soudain comme si l'hiver était revenu subrepticement, un peu comme une ouverture sur le froid à l'effarante transparence, une espèce de compromis de la douleur d'où il devait s'extraire la tête basse, tel un ilote au sortir du purgatoire... Il palabrait dans un idiome étrange, sanglotait éperdu sur quelque souvenir... Cylange crut entendre son prénom prononcé. Elle fut saisie d'une terreur inouïe et ne put dormir de trois jours tant l'image de cet homme vaincu par la génuflexion revint la frapper de son caractère insolite et quasiment fantastique. Et, durant ses veilles elle songea aux traits de la femme figée, les rapprocha de ceux de sa mère, parut mettre à nu une sorte de lointaine corrélation et s'en fut trouver l'homme à l'aube de second jour pour tenter d'éclaircir - de par son seul mutisme - une situation entachée de larges zones d'ombre". Né en 1966, Franz Woland écrit depuis toujours. Il est l'auteur de plusieurs recueils de poésie et de nouvelles, mais aussi de romans, pièces de théâtre, chroniques, ainsi que d'un essai. Océano Nox a été écrit sur les tables de billard au fond de bistrots ou dans des cellules psychiatriques, alors que l'auteur était promis, du haut de ses vingt ans, à un avenir que son talent prédisait brillant.
Commenter ce livre