Depuis son origine, la langue française est foncièrement métissée de latin savant et populaire et de diverses langues telles que le germanique, le numide, l'arabe, l'espagnol, l'italien. Son unité commence à se forger dès le VIIIe-IXe siècle. L'historiographie linguistique démontre que le métissage de la langue française a le mérite d'être tel un mécanisme dynamique mû par une créativité et une adaptation continuelle. Le français évolue à travers une suite d'échanges avec le monde qui témoigne de sa vitalité. En ce qui concerne la question de l'unicité de la langue française, elle ne trouve de réponse que dans le phénomène de l'emprunt. En effet, une quantité appréciable de mots et d'ensemble lexicaux contenus dans son patrimoine linguistique provient des idiomes numides et arabes. Ces emprunts s'inscrivent du rapport étroit qu'a eu la France au cours de son histoire avec ces sociétés et leurs langues. Au fait, le jaillissement créateur d'une langue n'est-il pas lié à sa capacité à accueillir, à intégrer et à assimiler un large éventail lexical à partir d'une autre langue ? L'indice d'une société solide et prestigieuse n'est-il pas son aptitude linguistique à faire des rencontres et des innovations ?
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