La poésie de P. B. Shelley obéit à un double mouvement de saisie et de perte, de vision et d'obscurcissement, de parole pleine et de silence. L'écriture du poète romantique est prise dans cette dualité : poussé par le désir de dire l'être, le monde et le sens de l'histoire, il reste inexorablement confronté à ce que les signes ont de trop matériel, d'inadéquat, de pesant. De Prometheus Unbound au Triumph of Life (l'ultime poème inachevé) en passant par Alastor (texte programmatique), on suit les formes qui traduisent cette quête impossible, cet élan sans cesse brisé, cette trajectoire menaçant, peut-être, jusqu'à la mort de l'écriture.
Par
Denis Bonnecase Chez
Presses Universitaires de Lyon
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