#Essais

Le vagabond à la fin du XIXe siècle

Jean-François Wagniart

Entre répression judiciaire et charité privée, le traitement du vagabondage est l'enjeu sous la IIIe République d'un débat idéologique d'importance. Pour les uns, les errants incarnent une menace de mort, de folie, de dégénérescence et de destruction pour la société. Pour les autres, venant des marges littéraires et politiques, les vagabonds représentent l'esprit de liberté et de résistance à une société injuste : ils dénoncent les contradictions de l'Etat républicain libéral. Au tournant du siècle, une troisième voie émerge difficilement avec le développement de l'assistance publique et le vote de premières lois sociales. L'étude des dossiers de justice correctionnelle permet de sortir des représentations conflictuelles de la marginalité errante : l'analyse des mécanismes de rupture du lien social se trouve au coeur de cette recherche. La description des individus errants, de leurs trajets et de leurs paroles montre à quel point ils appartiennent à un monde fragilisé par les aises et les mutations économiques. Leur histoire, révélatrice de celle de centaines de milliers d'hommes et de femmes condamnés à errer, rappelle celle que beaucoup d'autres vivent aujourd'hui. Elle renvoie notre société aux mêmes interrogations sur la désaffiliation et sur la pertinence des politiques conçues pour y répondre.

Par Jean-François Wagniart
Chez Belin

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Editeur

Belin

Genre

Sciences historiques

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16/03/1999 348 pages 22,85 €
Scannez le code barre 9782701123714
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