#Essais

Le corps virginal. La virginité féminine en Grèce ancienne

Giulia Sissa

En ce temps où le corps retient tant l'attention historienne, il serait malvenu d'en oublier un détail qui appartient, il est vrai, au seul corps de la femme : l'hymen, le pannicule, la taye. La membrane virginale aurait-elle une histoire ? Question insipide s'il fallait collecter une suite d'idées à propos de la chose, étant entendu que la chose par elle-même occupe une place sûre dans l'ordre naturel : présence réelle, physique, incontestable. Mais là est tout le problème. De l'hymen on a pu mettre en doute non pas les qualités, mais l'existence même. D'Ambroise Paré à Buffon, la science européenne se bat contre la foi en un cachet de peau, sceau congénital dont l'effraction trahirait, dans le sexe féminin, le passage du mâle. En amont, autorités infaillibles, veillent les grands ancêtres de la médecine savante : Hippocrate, Galien, Soranos, Aristote. Et, derrière eux, une société suffisamment sévère pour livrer les jeunes filles à la justice des pères, mais trop désabusée, peut-être, pour faire confiance à des signes incertains. La Grèce antique a su penser l'intégrité des femmes, mais à sa manière. La Pythie, les Danaïdes le disent dans le langage du mythe et du rituel, échos à déchiffrer en contre-point du discours médical qui, lui, parle haut et clair.

Par Giulia Sissa
Chez Librairie Philosophique Vrin

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Genre

Histoire ancienne

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01/01/1987 208 pages 28,00 €
Scannez le code barre 9782711609345
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