Central, le roman de L'Idiot l'est d'abord dans l'oeuvre de son auteur, dont il ressaisit les avancées antérieures et dont il ouvre les percées futures ; ensuite, et du coup, il l'est dans la conscience de soi de l'écrivain, étant celui de ses livres où Dostoïevski s'est le plus radicalement examiné, où sa profondeur psychique encore peu exprimée s'est révélée à lui-même, et dans lequel il a pris les dernières décisions métaphysiques susceptibles de donner à sa vie le sens d'un grand destin. Central, enfin, ce livre l'est pour notre monde (telle sera au fond la thèse du présent essai), notre monde y trouvant le tableau le plus fouillé de sa plus intime tension.
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