" That's the fundamental novelistic gift... : to go around in disguise " déclare Philip Roth. Il s'agit ici de vérifier cet adage. Masques, déguisements, travestissements : la littérature nord-américaine serait-elle marquée par une prépondérance du dramaturgique ? L'isotopie ici constatée du thème de la mascarade semble le suggérer. Qu'il recouvre et désigne une béance tragique, comme chez les judéo-américains (Philip Roth, Louis Begley, Cynthia Ozick, Art Spiegelman et Jerome Charyn) ou afro-américains (Charles Johnson), qu'il signifie un exil identitaire joyeux (Armistead Maupin) ou inquiet (Bessette, les poètes de Montréal) le masque soutient toujours une interrogation sur la vérité (Nabokov, Ozick) et invite la critique à repenser le statut de l'auteur. Mais tant Benjamin Franklin que des écrivains contemporains comme Gail Scott, Petrakis, et Bellow illustrent la difficulté de distinguer l'auteur de ses masques fictifs. Le masque est finalement le motif où s'articulent décentrage identitaire et complexité narrative (Paul West ou Scott Momaday), où se confondent (Fitzgerald) dissimulation et signification.
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