Il est facile de ne pas aimer Marthe, Marie ayant la " meilleur part ". Pourtant, son destin a été fabuleux après l'Evangile. Théologiens et artistes en ont fait la figure suprême de l'accueil des étrangers. Une plongée littéraire au coeur de l'action et de l'hospitalité. Quelle place l'Eglise doit-elle faire aux femmes ? Y a-t-il une spiritualité au féminin ? Un lien particulier de l'autre sexe au sacré ? Et si toutes ces questions, devenues brûlantes, trouvaient une explication dans l'interprétation discutable qui a été faite au cours des âges de la figure de Marthe ? C'est en historienne, à travers les récits légendaires, les représentations picturales et les cultes votifs du Moyen Age, que Céline Pérol exhume la reconstruction de la figure évangélique en sainte patronne des femmes charitables et actives. Celle qui obtient de Jésus la résurrection de Lazare devient alors l'apôtre itinérante de la Provence et l'adversaire victorieuse de la Tarasque aquatique qui terrorise Tarascon. Mais elle reste un exemple de service, les hauteurs contemplatives de sa soeur Marie lui demeurant interdites. C'est en théologienne, décryptant l'Ecriture, l'hagiographie et le mythe, que Céline Pérol réagit à cette réduction. Car Marthe est tout d'abord le symbole d'une libre hospitalité dont la franchise et la générosité sont difficilement accessible aux hommes. Emancipateur à l'égard d'un stéréotype fatal, ce livre est un guide pour toutes les femmes engagées qui verront en Marthe un modèle de spiritualité accomplie.
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