#Essais

Formes du roman utopique en Grande-Bretagne (1918-1970)

Hélène Greven-Borde

Domestiquer l'instant, maîtriser l'espace, fixer les valeurs. Ce vieux rêve au nom duquel l'utopiste imaginait autrefois une société parfaite, fonctionnant au sein d'un monde lointain, est désormais fréquemment associé à un futur plus ou moins sombre : tout univers énonce sa propre dégradation et l'utopie, aussi radieuse fût-elle, tend vers la dystopie. Cette transformation s'accompagne, dans le roman utopique, d'une focalisation sur les réactions intimes d'un visiteur ou d'un témoin indigène dont le cheminement permet une évaluation nuancée du monde imaginaire. L'œuvre est alors conditionnée - dans le cadre d'un discours idéologique diversifié - par le choix d'une structure narrative inspirée du récit mythique, par la construction d'un espace humanisé et par la création d'un " étrange" qui hésite entre l'illusion réaliste, le merveilleux et le fantastique. Si l'œuvre de fiction utopique est au "point de rencontre d'un raisonnement scientifique, -d'une critique et d'un rêve", elle se pose finalement en tant que discours socio-politique et discours symbolique déterminés par la quête du sens. Des œuvres comme Le meilleur des mondes et 1984 participent de cette démarche spécifique, analysée à partir d'un corpus de 200 récits dont on a voulu respecter la vocation littéraire, sans renier l'approche pluridisciplinaire indispensable à la compréhension du genre.

Par Hélène Greven-Borde
Chez Presses Universitaires de France - PUF

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01/01/1984 493 pages 38,11 €
Scannez le code barre 9782130385370
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