Marot, poète de cour, admiré de François Ier, qui savait en vers brillants et drôles obtenir l'argent des princes et la faveur des dames. Marot, le bon vivant, que ses frasques ont conduit en prison et ses imprudences en exil. Cinq cents ans après sa naissance ses coq-à-l'âne nous renvoient encore l'écho de ce rire malicieux du XVIe siècle. Derrière la légende d'amuseur il y a l'homme. Dans les luttes qui déchirèrent la chrétienté de son temps, il opta pour le parti de la contestation. Protégé par Marguerite de Navarre, la soeur du roi, Marot choisit de combattre l'intolérance et lutta pour la liberté de pensée. Du coup, les théologiens de la Sorbonne le traquèrent toute sa vie. En 1542, au sommet de la gloire et des honneurs, il continua à militer pour une spiritualité rénovée : l'"oiseau du ciel", comme il se nommait lui-même, y gagna d'être banni définitivement. Marot léger et goguenard ? Oui par son tour inimitable dans la satire. Mais celui qui se cachait sous cette apparente facilité fut aussi un grand novateur littéraire. Il adapta plusieurs genres poétiques, et notamment l'épigramme. Avant les Odes de Ronsard, sa traduction des Psaumes contient les premiers accents d'un grand lyrisme nouveau dans la langue française.
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