#Essais

Baudelaire en passant

Didier Blonde

Il a habité tantôt en haut, tantôt en bas, de plain-pied ou sous les toits, près du ciel ou de la rue. Les témoignages contemporains, ou la tradition orale qui a suivi, ne retiennent, dans la cinquantaine de domiciles parisiens qu'il a occupés, que des mansardes ou des rez-de-chaussée. A l'hôtel d'York - rebaptisé hôtel Baudelaire parce qu'il y a passé quelques jours en février 1854 - la femme de service m'a fait visiter sa chambre et a récité recto tono tout ce qu'on lui avait fait apprendre par cœur comme un parfait guide de musée. Et à l'hôtel Voltaire, sur le quai du même nom, qui commémore fièrement son séjour ici par une plaque de cuivre apposée sur la façade avec les derniers vers du " Crépuscule du matin ", le réceptionniste que j'ai interrogé, embarrassé, s'en est tiré comme MB, de la rue Frochot C'était certainement en haut, au cinquième, a-t-il répondu après un moment d'hésitation. Un poète ne peut vivre que dans une mansarde, près du ciel, la tête dans les nuages...

Par Didier Blonde
Chez Editions Gallimard

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Critique littéraire

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16/10/2003 175 pages 16,75 €
Scannez le code barre 9782070732203
9782070732203
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