Il était une fois le jeune Chama

Colace Damien

Ce voyageur fou sorti de nulle part se fond dans la matière, du cosmos infini à la réalité enchaînée. Il affirme en métaphore que son déplacement, sa réalisation, enfin, son mouvement comme il le dit, est créé à une vitesse comparable à la vibration visuellement imperceptible des ailes endiablées du colibri. Les mouvements sont si rapidement entrelacés dans ces fragments de réalité enchaînée qu'il nous est tout simplement interdit, à notre échelle, de les percevoir. Nos yeux ne sont pas encore assez habitués à décortiquer les enchaînements de leurs mouvements répétés. Les réalités nous sont voilées. L'image directe quant à elle, se lisse grâce à cette douce vibration, puis la réalité de l'instant se forme délicatement, image par image. En essayant de le cerner autour de ses figures de style, nous arrivons difficilement à le suivre. Personnellement, je l'ai perdu... Ou peut-être que simplement, il n'est déjà plus présent. Comment devrais-je lui reparler ? Après nos différentes correspondances alternées à travers ses cycles enchaînés, pour nous comprendre, enfin, pour nous assimiler, il m'avait dit de commencer ainsi. Arrêtons-nous ici, ça ira je pense. Veux-tu t'apaiser, enfin si tu ne l'as pas déjà fait, si ? Méditons à partir d'ici. Veux-tu recevoir et transmettre ce que je viens de vivre ?

Par Colace Damien
Chez Les Editions du Net

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Chapitre I – Saveurs colorées

Enfin, je suis arrivé à la quatrième planète, ce septième cycle se conclut. Une fois le sol, deux fois la masse, mon corps se matérialise de nouveau tel un bouton de fleur au printemps. Pression sensorielle, me dis-je !

Le jeune gosse de soixante ans ainsi fut créé sur terre, d’après son retour d’au delà de la borée. Il se forma sans peine, de cendres à poussière organique, pour enfin sentir et ressentir les sens sensés nous rendre sensibles.

Sincèrement, les dernières constellations furent pesantes et ennuyeuses à souhait, si seulement je pouvais contempler mille fois cette fois-ci, se murmura ce vieil enfant déjà si aigri. Les infinis mystérieux fonds que j’ai parcouru, parmi ses étranges astres pulsants me lassent, de même, ses galaxies très actives n’ont plus l’attention que je leur portait il fut un temps…

J’aimerai maintenant, reposer mon âme dans cette contrée tant louée par les Orphélytes. Je me rappelle encore cette petite lune si franche et avertie, je devrais lui dire que je suis bien arrivé… Enfin reprenons-nous, je suis terrien dorénavant ! Je verrai ça plus tard.

Le pas certain mais encore si jeune, ce gosse de soixante ans s’efforce déjà de ne plus se troubler avec ces pensées ne finissant plus de l’assaillir. Le souffle se règle, grâce à ses pas, faisant par rythme une douce mélodie, un peu saccadée certes, cependant l’enfant cours déjà, ici et là, l’équilibre s’établit. La couche terrestre lui plait, la gravité aussi. Après une course folle contre lui même, une odeur curieuse le fit pencher en avant, pour enfin déséquilibrer son élan fougueux et ainsi l’arrêter net. De ce fait, ses yeux se fondent dans le tableau que la vie lui offre, sans réserve il plonge son regard d’enfant dans ces milliers de couleurs que la lumière forme par tons graduellement distincts.

Une respiration, puis deux, il se forme, le sentiment revient, les émotions jaillissent, cette odeur, mais oui cette odeur ! Après avoir couru sans raison, l’enfant se presse dans cette forêt irréelle, mais où cela le mènera-t-il… Lui même en serait-il déjà conscient ? Sans en être sûr, il sait seulement que son inconscient le guide… À travers ces arbres et ces plantes immenses qui lui arrivent presque à la gorge, il fuit son passé proche variablement figé, pour créer son futur à chaque enjambée qu’il produit. Les couleurs l’éblouissent, il voudrait se présenter pour les connaître, il se pose la question telle la pensée pure qui fleurit sans lumière ; elle naît d’une longue obscurité nécessaire.

Je reviendrai sur mes pas pour faire les présentations, et ainsi leur demander leurs prénoms, et puis je n’ai pas choisi le mien encore. Voilà une raison suffisante. La fluctuation de lumière produit, me renvoie plusieurs fois cette information récurrente, elle est plutôt sombre néanmoins par moments enchaînés, elle reçoit assez bien le clair photon. Comme matière elle est surprenante, je sais que c’est elle qui me fait vivre dans ce corps.

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Il était une fois le jeune Chama

Colace Damien

Paru le 10/10/2016

154 pages

Les Editions du Net

19,90 €