Pourquoi la France a-t-elle été, en 1997, à ce point obsédée par son passé ? Pourquoi a-t-elle convoqué, avec tant de méticuleuse obstination, les fantômes de Vichy et ceux du communisme ? Et qu'avait-elle à gagner, en cette fin de siècle, à remâcher si voluptueusement sa mémoire la plus douloureuse ?
C'est ce que j'ai tenté de comprendre, en tenant ce " Journal " où, parmi les plaisirs et les jours, toutes sortes d'événements sont venus se réfléchir... Car il ne suffit pas, me semble-t-il, d'identifier les fantômes français pour en faire bon usage. Et il ne suffit pas davantage de connaître son passé pour ne plus être condamné à le revivre. Disons, alors, qu'avec ce registre quotidien d'une année plutôt mélancolique, je me suis efforcé de rester, malgré tout, optimiste. De croire, avec Hegel, que la principale catégorie historique, ce n'est pas le souvenir, mais l'espoir, l'attente, la promesse...
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