#Essais

Comment se dire adieu

Claude Askolovitch

La mort fut l'exactitude du quinquennat de François Hollande, son excuse et son répit. Sans le terrorisme, il ne serait rien resté de cette présidence, sinon un glissement vers la vérité du socialisme : n'être qu'une droite civilisée. Les suppliciés de Daech ont distrait le pouvoir de son indécence. Devant leurs cercueils, François Hollande s'inventa un discours, un instant fondateur, une raison d'être. Le socialisme est devenu ceci : une adhésion salvatrice à la raison d'Etat, une adéquation avec les forces armées, une détestation des contestations, un assentiment aux banalités gestionnaires, un ralliement à l'identitarisme ambiant, tout ceci habillé et masqué de commémorations, emphases et ritournelles. Ces hommes ne sont pas détestables. Ils font de leur moins mal. Aux prises avec un pays que d'autres poussent vers un fascisme ronronnant, les socialistes louvoient, arrangent, préservent, compromettent, et attendent de l'adversaire qu'il soit pire, pour jouir un peu plus longtemps de la morale et des palais. L'auteur les aime, comme on aime ses semblables, et ce livre est un arrachement à lui-même. Tout ce qu'on racontait, jadis, sur les lendemains qui chantent étaient une plaisanterie saumâtre. Ce livre n'est pas d'anecdotes. Il n'y a rien à révéler. Tout est là. C'est arrivé. Ca nous est arrivé.

Par Claude Askolovitch
Chez Jean-Claude Lattès

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04/01/2017 316 pages 23,00 €
Scannez le code barre 9782709656825
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