L'enveloppe porte le cachet de la poste de Calais. A l'intérieur, un passeport algérien avec un visa touristique, un billet d'avion Paris-Oran, open... Nous sommes en 1998. Nadjid a dû fuir l'Algérie. Inscrit en doctorat à l'Université de Paris-VIII, il n'a pas obtenu son visa de séjour en Fonce. Alors il va tenter de rejoindre l'Angleterre, confiant à la narratrice ce qu'il a de plus précieux : ses papiers et les dernières photos de sa mère, qu'il n'a pas eu le temps de faire développer. Dominique Dussidour a fait le chemin inverse. Dans les années 70, elle est partie enseigner le français en Algérie. Son récit va et vient entre les deux rives de la Méditerranée, entrecroisant les destins. Apparaissent un petit garçon en gandoura blanche, l'oncle Kader qui aurait aimé voir une femme conduire une locomotive, les noyés du 17 octobre 1961, la recette de la mauresque telle qu'on la servait dans les cafés d'Oran en 1910, et, plus près de nous, les migrants de la jungle de Calais, dont Nadjid, qui réussira à passer de l'autre côté.
Par
Dominique Dussidour Chez
Editions de La Table Ronde
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