La Côte-d'Ivoire était un exemple de paix aux yeux de l'Afrique. Les fantômes d'ivoire que' sont les cousinages ethniques transfrontaliers, les enfants soldats et les phénomènes d'exclusion mortelle qu'un politicien a qualifiés d'ivoirité ont bouleversé le pays. Il est vrai qu'on ne fait pas la guerre avec des saints : mais est-ce bien une raison pour prendre le risque de s'allier au diable ? La population du nord et celle du sud du pays ont partagé les mêmes peines au moment de ces fêtes sanglantes. À ce jeu d'alliances terribles avec des cousins encombrants et machiavéliques, avec des agitateurs brillants, la Côte-d'Ivoire s'est enfoncée dans la guerre. Le résultat des élections récentes a relancé la violence. Quand il existe une frontière génératrice de guerre, il faut faire admettre aux belligérants une logique d'intérêts complémentaires (économiques, culturels, institutionnels) plus forte que les logiques passionnelles, politiques et partisanes. Car l'avenir de cette Côte-d'Ivoire coupée en deux n'est pas un problème d'égalité mais de complémentarité. Alors si le café du sud était édulcoré par le sucre du nord ? Il y aurait bien un endroit dans le pays où l'on pourrait boire du café sucré ?
Par
Jean-Christophe Laxave Chez
L'Esprit du Livre Editions
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