Dans les décombres de cette Nation qui a connu la guerre civile, le temps accumule horreur sur horreur. Le récit se déroule comme dans Le Paradis perdu de John Milton. L'ogre au pouvoir depuis bientôt quarante ans, le tyran Odza Barou l'Okoué alias Denis Mathurin, réduit le bon peuple au silence et à l'assujettissement. Pour renforcer sa rente de situation, il tue. C'est un criminel de masse. Ceux qui se rebellent de l'intérieur sont mis à l'index, leurs corps sont charriés par les crues des cours d'eau et les bassins de rétention qui rejoignent le fleuve Congo. Les gens éduqués, assaillis par l'angoisse et effarés, choisissent l'exil. Depuis lors, la peur primale de la dévoration met tous les Congolais à l'épreuve. Il s'agit ici du transparent symbolique du retour à l'animalité qui dessert le pays, dans un paroxysme de violence et de terreur. "Volenti non fit injuria" : il n'est pas fait de tort à celui qui a consenti.
Commenter ce livre