Congo, Zaïre, Congo...

Par conviction ou par envie, le Congo veut certainement être un peuple responsable, qui saurait se prendre en charge, à la manière des autres peuples du monde dit développé, ou simplement parce que c'est cela la marque de l'humanité. Les indépendances africaines avaient suscité beaucoup d'espoir. Puis on a dit que l'Afrique était mal partie ! Mais s'est-on posé la question de savoir de quel quai il fallait faire partir l'Afrique ? Voulait-on la faire partir d'un quai où passerait un train qui ne s'arrêterait pas pour l'attendre ? Et qui le voulait ? Ou bien l'Afrique avait-elle vraiment besoin de prendre un train alors que ce qu'elle savait faire, ce n'est même pas d'aller à cheval mais de marcher avec ses propres jambes ? Comment les Congolais peuvent-ils devenir des acteurs conscients d'une mondialisation incontournable sans tomber dans une nouvelle et subtile domination ? Autant de questions auxquelles il faut prendre le courage de répondre aujourd'hui. Répondre, oui, mais comment ? Ce livre part de l'hypothèse suivante : l'Afrique moderne n'est en réalité qu'une transition. Il l'analyse, à partir de la situation emblématique de la République Démocratique du Congo, y repérant la profondeur d'un esprit qui ne change pas alors que changent les contextes, les acteurs et même les noms. D'où ce pari pour réussir l'avenir : fermer la parenthèse de plus de cinq siècles de convenances externes.