Bastion du féodalisme, de l'esprit villageois et du chauvinisme insulaire, les Comores, naguère qualifiées d'"Etat mort-né", sont incapables de jeter les bases d'une nation. La crise séparatiste qui a éclaté à Anjouan le 16 février 1997 a ébranlé les bases d'une unité nationale factice. Pour sortir de cette gravissime crise politique, un accord-cadre de réconciliation nationale a été signé à Fomboni, Mohéli, le 17 février 2001, et une nouvelle Constitution adoptée le 23 décembre 2001 par référendum. Mohéli, qui réclame un équilibre entre les îles, fit inscrire dans cette Constitution une présidence tournante entre les îles. Le but de cette dernière était d'instaurer une confiance qui n'a jamais existé entre ces îles de l'océan Indien occidental. La présidence tournante atténue la fracture insulaire et apporte une certaine tranquillité au pays des coups d'Etat et de l'instabilité institutionnelle et politique, mais sans panser les vieilles blessures causées par la haine et le mépris. Ceux qui ont ruiné le pays sont restés dans les manipulations politiciennes et les "tripatouillages" de la Constitution, et veulent l'implosion du pays par suppression de la présidence tournante.
Par
Abdelaziz Riziki Mohamed Chez
Editions L'Harmattan
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