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Roussel et le cinéma

Erik Bullot

Découverte et louée par les surréalistes, Pauvre du poète et écrivain Raymond Roussel ouvre un pan de la modernité artistique et littéraire à l'orée du vingtième siècle, de Marcel Duchamp à Georges Perec. Etudier les relations entre Roussel et le cinéma relève toutefois d'une gageure. Il n'est pas sûr que l'écrivain soit jamais entré dans une salle de cinéma. Mais les fictions rousselliennes multiplient les références aux jeux d'optique, au dispositif de la projection, aux tableaux vivants. Ses poèmes (La Vue, Nouvelles Impressions d'Afrique) court-circuitent les relations entre le mot et l'image par un usage explosif de la description. Le gala des Impressions d'Afrique est accompagné d'un discours explicatif qui rappelle le cinéma des premiers temps et la présence du bonimenteur. Les scènes de Locus Solus sont autant de boucles narratives, énigmatiques et transparentes, à la manière d'un cinéma vivant. Son oeuvre témoigne merveilleusement de la façon dont les poètes peuvent inventer un cinéma par d'autres moyens, au-delà ou en deçà de son dispositif technologique, reposant parfois sur une certaine idéalité. "Chez moi, l'imagination est tout", dit Roussel.

Par Erik Bullot
Chez Nouvelles éditions Place

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Genre

Cinéma

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04/03/2020 125 pages 10,00 €
Scannez le code barre 9782376280613
9782376280613
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