Menuisier en bâtiment, âgé de 31 ans lors des journées de juin 1848, Jean-Baptiste Dunaud prend part à l'effervescence révolutionnaire. Arrêté le 3 juillet 1848, il est écroué à Cherbourg, Belle-Ile-en-Mer, puis transporté sans jugement en Algérie et en Guyane. En dépit de sa longue captivité et de son parcours hors du commun, Jean-Baptiste Dunaud aurait dû rester l'un de ces oubliés qui font l'histoire sans que les manuels ne leur prêtent la moindre attention. C'était sans compter sur la minutie avec laquelle il a, des années durant, pris en note les péripéties de ses incarcérations successives, les conditions de vie des détenus, la solidarité ouvrière qui met en pratique, même dans des situations extrêmes, les principes de démocratie sociale pour lesquels lui et ses compagnons luttaient. Consignés avec soin dans un carnet de quelque deux cents pages retrouvé dans les réserves d'un musée, ces souvenirs nous racontent de l'intérieur, au plus près des acteurs, le quotidien d'une révolution, puis celui de la transportation. 170 ans après la révolution de 1848 qui secoua l'Europe, ce document exceptionnel restitue la voix singulière d'un homme qui l'a vécue.
Par
Véronique Fau-Vincenti, Raimund Rütten Chez
Editions de l'Atelier
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