#Essais

Théâtre complet. Tome 1, Les Acharniens ; Les Cavaliers ; Les Nuées ; Les Guêpes ; La Paix

Aristophane

Comment rétablir la paix dans une société toujours en guerre ? Comment affronter les politiques démagogues, l'abus de procès, la corruption des institutions ? Comment s'opposer à un penseur tel que Socrate, dont l'influence est si grande dans la cité ? Autant de questions qui sous-tendent les comédies d'Aristophane, où se déploie un humour subversif et truculent. Avec Les Acharniens, Les Cavaliers, Les Nuées, Les Guêpes et La Paix, Aristophane caricature les travers de la démocratie athénienne du siècle de Périclès et donne au lecteur de notre temps une image vivante de la société antique.

Par Aristophane
Chez Flammarion

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Editeur

Flammarion

Genre

Critique littéraire

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

 

 

 

Origine de la comédie

 

Tout comme la tragédie, la comédie grecque a une origine essentiellement religieuse ; comme elle, elle est sortie des fêtes de Bacchos où Ton célébrait, par des chants et des danses, le dieu du vin.

C'est vraisemblablement aux Dionysies champêtres, qui avaient lieu dans chaque dème après les vendanges et se prolongeaient jusqu'au mois de décembre, qu'on chanta d'abord le dithyrambe d'où sont issus la tragédie et le drame satirique. Mais que ce fût aux Dionysies champêtres, aux Lénéennes ou aux grandes Dionysies, les fêtes dionysiaques étaient, de toutes les réjouissances, celles où l'âme populaire s'abandonnait le plus librement à la gaieté licencieuse.

« Les Athéniens, dit Decharme dans sa Mythologie de la Grèce antique, avaient élevé à Dionysos, dieu du pressoir, un sanctuaire spécial dans le quartier de Limnae, et c'est autour de ce sanctuaire que se concentrait la fête. Quand on avait offert au dieu les prémices du vin, on se réunissait à un banquet dont l'État faisait les frais…, après quoi toute la troupe joyeuse, la pompe de Lénée, comme on l'appelait, s'ébranlait et s'avançait en procession tumultueuse à travers la ville, chantant d'abord les louanges de Dionysos, entonnant en chœur le dithyrambe passionné, mais bientôt éclatant en plaisanteries et en folles gaietés… Et toute cette étrange mascarade s'agitait, trépignait et remplissait de danses grotesques les intermèdes du chœur bachique. La comédie tout entière, on le comprend facilement, était en germe dans une pareille fête. » Dithyrambe, processions phalliques et comos, c'est-à-dire promenade burlesque à travers les rues, voilà les éléments qui, après des transformations successives, ont donné naissance à la comédie (ϰομẉδíα).

Malheureusement nous connaissons mal le détail de ces transformations. La tradition faisait de Susarion l'inventeur de la comédie (570 environ avant J.-C.). Du bourg de Tripodis en Mégaride, il fut le premier, dit-on, à écrire des comédies en vers et à transformer la farce mégarienne qui, de Mégare, se répandit dans la Grèce.

Mais au témoignage d'Aristote ce furent Phormis de Syracuse et Epicharme qui composèrent de véritables comédies et inventèrent la fable comique.

On connaît, dit Aristote, les transformations de la tragédie et leurs auteurs ; il n'en est pas de même de la comédie, parce que, dans le principe, elle attira peu l'attention. Ce ne fut qu'assez tard que l'archonte donna un chœur aux poètes comiques, et les auteurs ne dépendirent d'abord que d'eux-mêmes. Mais une fois que la comédie a pris certaines formes, on commence à citer les noms des poètes comiques. Ainsi on ignore qui introduisit les masques et le prologue ; qui augmenta le nombre des acteurs, et tous les détails de ce genre. Mais on sait qu'Epicharme et Phormis inventèrent la fable comique. Cette partie est donc d'origine sicilienne. À Athènes, Cratès fut le premier qui renonça à la satire personnelle, pour traiter des fables et des sujets généraux. (ARISTOTE, Poét., ch. V.)

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trad. Jean-Marc Alfonsi
04/06/2014 378 pages 8,00 €
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