L'abondante production littéraire et intellectuelle de Mongo Beti peut amener tout lecteur curieux à rechercher, à travers les différents genres dans lesquels cet auteur se sera investi, ce qui y est récurrent en termes de forme et de contenu. C'est dans cette perspective que s'inscrit la présente étude dont la question principale est de savoir pourquoi, comme en 1974 et 1979, et alors même que les derniers essais politiques de cet écrivain n'avaient été ni saisis ni interdits de façon formelle à l'instar de Main basse sur le Cameroun, ses oeuvres de fiction parues entre 1980 et 2000 ont continué à reproduire les idées déjà exprimées dans les essais, interviews, lettres ouvertes et autres articles de revue et de journaux d'informations générales. Qu'est-ce qui justifie cette propension de Mongo Beti à ce que d'aucuns pourraient considérer, à tort ou à raison, comme du radotage ? Fondée à la fois sur l'analyse de contenu et le phénomène de l'intertextualité interne, cette étude comparative tente non seulement d'inventorier les principaux thèmes des essais et textes assimilés, et de mettre en évidence ce que les essais politiques et les romans de Mongo Beti ont en partage, mais aussi, et surtout de montrer comment la thématique développée dans les essais est réécrite dans les romans.
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