#Essais

Les Dinosaures

Eric Buffetaut, Eric Buffetaut

Issues de la tradition ou de l'air du temps, mêlant souvent vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes les têtes. L'auteur les prend pour point de départ et apporte ici un éclairage distancié et approfondi sur ce que l'on sait ou croit savoir.

Par Eric Buffetaut, Eric Buffetaut
Chez Editions Le Cavalier Bleu

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Genre

Sciences de la terre et de la

 

 

 

 

 

Les premières classifications

 

 

 

Owen, à qui on a reproché bien des choses parce qu’il ne voulut jamais accepter l’évolution des espèces telle que l’envisageait Charles Darwin, fit preuve de beaucoup de perspicacité lorsqu’il définit le groupe zoologique des dinosaures, à partir de restes assez fragmentaires de grands reptiles fossiles découverts en Angleterre, dans les premières décennies du XIXe siècle, et décrits par William Buckland et Gideon Mantell, sous les noms de Megalosaurus, Iguanodon et Hylaeosaurus. Pour lui, ils n’étaient pas simplement des reptiles de très grande taille ; nombre de caractères de leur squelette, notamment dans le sacrum et les membres, révélaient des adaptations bien particulières, rappelant un peu celles des grands mammifères. Ils indiquaient des mœurs terrestres et les séparaient aussi bien des reptiles actuels que des reptiles marins du passé tels que les ichthyosaures et les plésiosaures. Aujourd’hui encore, les caractères squelettiques liés à la locomotion terrestre servent à définir le groupe des dinosaures. Un dinosaure n’est donc pas simplement n’importe quel grand reptile disparu.

 

Le nombre des dinosaures connus de la science a énormément augmenté depuis 1842, lorsque Owen ne pouvait placer dans ce groupe que les trois genres Megalosaurus, Iguanodon et Hylaeosaurus. On compte aujourd’hui des centaines d’espèces de dinosaures, et les paléontologues en décrivent de nouvelles chaque année. La diversité des dinosaures s’est révélée considérable (montrant en passant que tous n’étaient pas « terriblement grands »), et diverses subdivisions ont été introduites pour préciser leur classification. La plus fondamentale d’entre elles fut proposée en 1887 par le paléontologue anglais Harry Govier Seeley, qui divisa les dinosaures en deux grands sous-groupes, à partir de la structure de leur bassin : les saurischiens, ou dinosaures « à bassin de lézard », et les ornithischiens, ou dinosaures « à bassin d’oiseau ». Ces termes, purement descriptifs, peuvent d’ailleurs être trompeurs, car on sait aujourd’hui que les oiseaux dérivent non pas des ornithischiens mais des saurischiens… La classification de Seeley demeure néanmoins toujours valide, et tout porte à croire que ces deux ensembles de dinosaures se sont séparés l’un de l’autre très tôt dans l’évolution du groupe, dès le Trias, il y a plus de 200 millions d’années. Certains paléontologues du XXe siècle ont même pensé que le terme « dinosaure » regroupait artificiellement deux groupes bien distincts de reptiles, ayant des origines différentes. Toutefois, la réunification des dinosaures eut lieu dans les années soixante-dix, et on considère aujourd’hui que saurischiens et ornithischiens ont assez de caractères en commun pour qu’on puisse les rassembler dans le groupe des dinosaures, qui se distingue nettement des autres reptiles.

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23/08/2006 126 pages 10,95 €
Scannez le code barre 9782846701433
9782846701433
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