#Roman francophone

Seras-tu là ?

Guillaume Musso

Qui n'a jamais rêvé de revenir à cet instant décisif où le bonheur était possible ? Elliott, installé à San Francisco, est un chirurgien réputé et le papa comblé d'Angie. Il nagerait dans le bonheur le plus total si Ilena, la femme de sa vie, n'était pas morte trente ans auparavant. Mais, un jour, il fait une rencontre étrange : un homme lui donne l'opportunité de revenir en arrière. Désormais capable de naviguer entre deux années, 2006 et 1976, Elliott se rencontre lui-même quand il était jeune. Et tente de convaincre son double de prendre des décisions différentes, avant de réaliser, trop tard, qu'on ne joue pas impunément avec les couloirs parallèles du temps.

Par Guillaume Musso

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Genre

Littérature française (poches)

On s’est tous posé la question au moins une fois : si on nous donnait la chance de revenir en arrière, que changerions-nous dans notre vie ?

Si c’était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quel remords, quel regret choisirions-nous d’effacer ?

Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ?

Mais pour devenir quoi ?

Pour aller où ?

Et avec qui ?

 

 

Prologue

 

 

Nord-est du Cambodge
Saison des pluies
Septembre 2006

 

L’hélicoptère de la Croix-Rouge se posa à l’heure prévue.

Perché sur un haut plateau entouré de forêts, le village comprenait une centaine d’habitations rudimentaires faites en grande partie de rondins et de branchages. L’endroit semblait perdu, intemporel, loin des zones touristiques d’Angkor ou de Phnom Penh. L’air était saturé d’humidité et la boue recouvrait tout.

Le pilote ne prit pas la peine de couper la turbine. Sa mission : ramener vers la ville une équipe médicale humanitaire. Rien de bien compliqué en temps normal. Malheureusement, on était en septembre et les pluies torrentielles qui tombaient sans relâche rendaient difficile le maniement de l’appareil. Côté carburant, ses réserves étaient limitées, mais néanmoins suffisantes pour ramener tout le monde à bon port.

À condition de ne pas traîner...

Deux chirurgiens, un anesthésiste et deux infirmières sortirent en courant du dispensaire de fortune dans lequel ils travaillaient depuis la veille. Ces dernières semaines, ils avaient parcouru les villages des environs, traitant comme ils le pouvaient les ravages du paludisme, du sida ou de la tuberculose, soignant les amputés et les équipant de prothèses, dans ce coin du pays encore truffé de mines antipersonnel.

Au signal du pilote, quatre des cinq praticiens s’engouffrèrent dans l’hélico. Le dernier, un homme d’une soixantaine d’années, resta un peu en retrait, le regard perdu sur le groupe de Cambodgiens qui entouraient l’appareil. Il n’arrivait pas à se décider à partir.

– Il faut y aller, docteur ! lui cria le pilote. Si nous ne décollons pas maintenant, vous ne pourrez pas prendre votre avion.

Le médecin hocha la tête. Il s’apprêtait à monter dans l’appareil lorsque son regard croisa celui d’un enfant tenu à bout de bras par un vieil homme. Quel âge avait-il ? Deux ans ? Trois tout au plus. Son petit visage était horriblement déformé par une fissure verticale qui avait fait éclater sa lèvre supérieure. Une malformation congénitale qui le condamnerait à se nourrir toute sa vie de soupes et de bouillies et qui le rendrait incapable d’articuler le moindre mot.

– Dépêchez-vous ! implora l’une des infirmières.

– Il faut opérer cet enfant, cria le médecin en essayant de couvrir le bruit des pales qui tournoyaient au-dessus de leurs têtes.

– Nous n’avons plus le temps ! Les routes sont impraticables à cause des inondations et l’hélico ne pourra pas revenir nous chercher avant plusieurs jours.

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