#Imaginaire

Silo Générations

Hugh Howey

Donald est en mesure d'inverser le cours des choses puisqu'il a pris la place de Thurman. Juliette, quant à elle, est maire du silo 18, et n'attend qu'une chose : en découdre avec les dirigeants du silo 1. Juliette a trouvé l'excavatrice tant convoitée et entreprend de creuser un tunnel pour aller sauver Solo et les enfants, isolés dans leur silo à l'abandon. Pendant le forage, elle remonte à la surface et sort prendre des échantillons d'air et de terre - grâce auxquels elle découvrira plus tard que si l'air extérieur est toxique, c'est à cause de l'argon diffusé à chaque nettoyage, qui n'est pas du tout un agent purificateur, mais un nuage de nano-machines destructrices. Donald, qui meurt à petit feu, essaie d'user de son influence pour venir en aide au silo 18, avec lequel il communique en secret par radio. Avec Charlotte, sa soeur, qu'il a réveillée et qui l'aide à explorer le monde extérieur grâce aux drones, il découvre que la chape grise de nano-machines qui surplombe les silos ne s'étend pas au-delà d'un certain point et qu'au-delà de ses frontières, le monde est intact. Mais Thurman revient d'entre les morts : jamais débranché de son cryopode, il a bénéficié des nano-machines "soigneuses". L'usurpation est découverte, Donald est capturé et passé à tabac, et Thurman gaze le silo 18. Le compte à rebours commence. Charlotte et Donald parviendront-il à déjouer la logique macabre du silo 1 ? Juliette réussira-t-elle à s'échapper du silo 18 ? La vie sur Terre pourra-t-elle reprendre, ou s'agit-il d'un ultime leurre ?

Par Hugh Howey
Chez Actes Sud Editions

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Science-fiction

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Silo 18

Une pluie de poussière tombait dans les couloirs des Machines, sous l’effet des violentes vibrations. Au plafond, les fils électriques ondulaient. Les tuyaux tressautaient. Et dans la salle de la génératrice, une série de boums retentissait entre les murs, non sans rappeler une époque où des machines mal réglées tournaient dangereusement.

Au coeur de cet effroyable vacarme se tenait Juliette Nichols, combinaison ouverte jusqu’à la taille, manches nouées autour des hanches, maillot taché de poussière et de sueur. Elle pesait de tout son poids contre le marteau-piqueur, ses bras musclés secoués par les coups incessants du piston métallique contre la paroi en béton du silo 18.

Elle sentait les vibrations jusque dans ses dents. Tous les os et articulations de son corps tremblaient, de vieilles blessures se réveillaient. À l’écart, les mineurs qui manipulaient l’engin en temps normal observaient la scène d’un mauvais oeil. Juliette détourna un instant la tête du béton pulvérisé et vit leurs bras croisés en travers de leurs larges torses, leurs mâchoires serrées, leurs sourcils froncés. Ils devaient lui en vouloir de s’être approprié leur machine. Ou alors ils s’inquiétaient du tabou qu’enfreignait ce forage interdit.

Juliette avala le sable et la craie accumulés dans sa bouche et se concentra sur le mur qui s’effritait. Il y avait une autre raison possible à leur mécontentement, à laquelle elle ne pouvait se soustraire. De braves mécaniciens et mineurs étaient morts par sa faute. Des violences avaient éclaté lorsqu’elle avait refusé de se soumettre au nettoyage. Combien d’hommes et de femmes parmi ceux qui la regardaient avaient perdu un être cher, un meilleur ami, un membre de leur famille ? Combien lui en voulaient ? Elle ne pouvait pas être la seule.

Soudain, le marteau-piqueur se braqua et l’on entendit l’entrechoquement du métal contre le métal. Juliette dévia la machine sur le côté, faisant apparaître une nouvelle armature métallique dans la chair blanche du béton. Elle avait déjà creusé un véritable cratère dans la paroi extérieure du silo. Une première grille d’armature pendait au-dessus de sa tête, sectionnée et passée au chalumeau. Soixante centimètres de béton supplémentaires avaient suivi, et maintenant, à nouveau des barres de fer. Les murs du silo étaient plus épais qu’elle ne l’avait imaginé. Les membres engourdis, à bout de nerfs, elle fit avancer la machine sur ses chenilles et dirigea le burin contre la pierre, entre les barres métalliques. Si elle n’avait pas vu le plan de ses yeux – si elle ignorait l’existence des autres silos –, elle aurait abandonné depuis longtemps. Elle avait l’impression de croquer dans la terre même. Ses bras se remirent à trembler, ses mains n’étaient plus qu’une masse floue. C’était le mur du silo qu’elle attaquait, qu’elle voulait défoncer, déterminée à percer de l’autre côté.

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trad. Laure Manceau
08/10/2014 417 pages 23,00 €
Scannez le code barre 9782330037505
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