#Roman francophone

L'Eglise

Louis-Ferdinand Céline

Seule ouvre théâtrale écrite et publiée par Céline, L'Eglise constitue en quelque sorte une répétition générale du Voyage au bout de la nuit. L'Eglise, bien que publiée en 1933, un an après le Voyage, avait été écrite en 1926. Et déjà le protagoniste s'appelle le docteur Bardamu. Dans L'Eglise, le ton, bien que nouveau, n'a pas encore la force torrentielle que l'on connaît. La langue classique se heurte encore au parler populaire qui s'épanouit en quelques monologues très céliniens. L'action se déroule en Afrique, dans une petite résidence française, puis aux Etats-Unis dans les coulisses d'un music-hall new-yorkais, ensuite à Genève au siège de la Société des Nations et enfin dans la banlieue parisienne, dans un bistrot transformé en clinique au dernier acte. Les thèmes céliniens apparaissent au hasard des situations : le mépris des coloniaux ambitieux et médiocres, l'impuissance de l'homme devant la souffrance et la mort, le besoin de beauté et d'harmonie, l'amour des gens simples et des enfants. Ferdinand Bardamu apparaît comme un être vaincu d'avance par la fatalité et le cynisme général, essayant de survivre dans l'ombre. Comme le dit un des personnages : "Bardamu est un garçon sans importance collective. C'est tout juste un individu." Sartre mettra cette phrase en épigraphe à La Nausée. Le grand intérêt que suscite L'Eglise est d'être une des toutes premières oeuvres de Céline et de contenir en germe les éléments qui permettront de situer son auteur à côté de Faulkner et de Joyce.

Par Louis-Ferdinand Céline
Chez Editions Gallimard

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Genre

Poésie

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Dix ans qui viennent de passer... La pièce que vous allez lire nous vieillit d'autant... Pourtant nous n'avons pas changé grand'chose en la donnant hier à l'imprimeur... Tout de même... Cette petite Janine qui se résignait alors, nous l'avons fait revenir... avec un revolver... Trois lignes, tout à fait à la fin... Vous verrez... Elle va brutaliser notre comédie... Pourquoi ? Est-ce là tout ce que nous avons appris en dix ans ?... Mais vous-même ?

L.-F.C.

Docteur BARDAMU.

Docteur GAIGE.

TANDERNOT.

Le Médecin Inspecteur CLAPOT.

M. PISTIL.

Le Major de quatrième classe LARJUNET et Madame.

MAMADOU, nègre domestique.

BONASSO, nègre interprète.

Un petit nègre de quatre ans.

Vera STERN.

Élisabeth GAIGE.

Flora BONJOUR.

Docteur DARLING.

Une dactylo.

Danseurs et Machinistes.

GOLOGOLO, le petit nègre.

YUDENZWECK.

M. MOSAIC.

M. MOISE.

Le colonel CRAVACH.

Un militaire (genre Bonaparte.)

Le Président van den PRICK.

Le délégué de la République Tchouco-maco~ bromo-crovène.

Quelques militaires fantaisie.

Le professeur VENTRENORD.

L'idéaliste scandinave.

Un délégué saxon.

Quelques officiels.

Deux garçons de bureau.

Miss BROUM.

Des dactylos (et des voix dans la coulisse).

RISSOLET.

Deux policiers.

JANINE.

Deux petites filles.

La femme de BAUDREBUT.

ANTOINE.

Docteur MERMILLEUX.

Un gardien de Musée.

Figurants.

Docteur BARDAMU.

Docteur GAIGE.

TANDERNOT.

Le Médecin Inspecteur CLAPOT.

M. PISTIL.

Le Major de quatrième classe LARJUNET et Madame.

MAMADOU, nègre domestique.

BONASSO, nègre interprète.

Un petit nègre de quatre ans.

La scène se passe dans une colonie africaine et représente l'intérieur d'une vaste case, dont une partie formant réduit, à droite, est séparée de la pièce principale par une cloison. Dans ce petit réduit fonctionne un nègre, qui fait marcher le « pankah », sorte de grand ventilateur placé au plafond de la pièce principale dans presque toute la largeur, et qui est actionné pendant tout l'acte.

Dans cette pièce, au lever du rideau, on voit, assis devant une petite table de campement, à gauche de la scène, le Docteur Bardamu, Français, trente-cinq ans, envoyé en Bragamance par la Commission des épidémies de la Société des Nations.

Il y a trois lits dans la pièce, trois lits Picot, c'est-à-dire des petits lits de camp, surmontés d'une moustiquaire : le lit du Docteur Bardamu, le lit du Docteur Gaige, Américain, épidémiolo~ giste, envoyé en Bragamance par la Fondation Barell, puis un troisième lit, celui de Tandernot, l'administrateur en chef de la Bragamance.

Au moment où le rideau se lève, Tandernot est couché ; il dort. Le Docteur Gaige ne bouge pas, il a l'air de dormir ; en réalité, il est mort : on s'en apercevra seulement à la fin de l'acte.

Le Docteur Bardamu travaille au microscope.

A l'extérieur, on aperçoit une végétation formidable ; des noirs vont et viennent sur le pourtour de la case. C'est le matin. Au loin, on entend des bruits de tam-tam, quelques cris d'oiseaux stridents, de temps à autre aussi, un huhulement de chien, au loin.

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01/06/1952 272 pages 22,90 €
Scannez le code barre 9782070213054
9782070213054
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