Cette nouvelle est la première que j'ai écrite. Cela me reporte à quelque douze ans en arrière, à un certain déjeuner chez un ami, où M. de Mayol de Luppé, alors directeur de L'Union, me proposa, à moi intimidé, balbutiant et heureux, de "m'ouvrir ses colonnes" . J'écrivis, - avec quel amour et quel soin, mon vieux manuscrit, vous êtes là pour le dire ! - l'histoire de Stéphanette, qui n'était pas tout inventée par moi, loin de là. Hudoux a vécu , j'ai vu dans mon enfance la rue de l'Aiguillerie, avec ses maisons anciennes, aux pignons pointus, aux façades décorées de croisillons de bois , et les paysages que je peignais, je les avais sous les yeux : c'étaient nos chers noyers de la Buffeterie, plus touffus, plus gros, plus âgés que le logis lui-même, pas plus verts cependant , car du lierre, des vignes vierges, des rosiers grimpants, je n'en ai jamais vu tant qu'autour de nos fenêtres. C'était aussi la campagne boisée, incroyablement déserte, silencieuseâ¦
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