"Le faix des charges publiques et des vexations fiscales, toujours croissant depuis dix ans, avait mis dans la province une pauvreté que les nouveaux impôts allaient sous peu réduire en misère ? ; les peuples ne pouvaient envisager cet avenir sans effroi ? ; ne sachant où trouver de secours ni de garantie quelconque sous ce régime implacable de centralisation ou plutôt d'usurpation administrative, ils passaient nécessairement de l'effroi au désespoir, et du désespoir à la révolte. Telle était la première, la véritable cause des troubles de la Bretagne [... ]. Ce n'était plus seulement les pays de Châteaulin, de Carhaix, et les alentours de Landerneau ? ; c'était la Cornouaille entière et les deux tiers du Léon ? ; dans l'évêché de Tréguier, les pays de Morlaix, de Lannion, de Guingamp ? ; dans le diocèse de Vannes, ceux d'Auray, d'Hennebont, de Pontivy, presque tout le duché de Rohan : toute la Basse-Bretagne était en feu".
Par
Arthur Le Moyne de La Borderie Chez
Editions Les Perséides
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