Que l'on parle de morale ou d'éthique, que cette distinction soit fondée ou repose sur une simple variation lexicale, la préoccupation fondamentale reste la même : que puis-je faire pour ne pas nuire à l'autre ? En vertu de quel(s) principe(s), de quelle(s) valeur(s) puis-je agir librement sans le négliger et lui porter atteinte ? Questions dont l'importance fait pourtant oublier, par un excès d'évidence et d'anthropocentrisme, celle tout aussi importante de l'altérité. Qui est l'autre ? Qui puis-je et dois-je considérer comme objet de ma préoccupation morale ? Est-il nécessairement un congénère ou peut-il appartenir à une autre espèce, à un autre taxon, voire à un autre mode d'existence ? Interrogations qui fondent en raison la préoccupation séculaire et cependant très contemporaine de la relation de l'homme aux autres animaux. Peuvent-ils ou doivent-ils faire l'objet d'une préoccupation morale, dont la justification dépasserait la simple émotion, le simple dégoût, inspirés par
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