#Roman francophone

La Chartreuse de Parme

Stendhal

En 1815, Fabrice del Dongo s'enfuit du château familial sur le lac de Côme, où il a grandi à l'ombre d'un père et d'un frère réactionnaires et obscurantistes. L'enthousiasme héroïque du jeune homme, fasciné par Napoléon, Le conduit jusqu'à Waterloo, où son innocence lui vaudra bien des déconvenues. De retour en Italie dans la clandestinité, il se réfugie à Parme, auprès de sa tante adorée, la duchesse de Sanseverina, maîtresse du comte Mosca, Premier ministre du souverain de la principauté. Naïf et romantique - à l'image du Julien Sorel du Rouge et le Noir-, l'intrépide, engagé dans la carrière ecclésiastique, est prêt, par amour, à toutes les hardiesses, jusqu'au meurtre. Son destin étant scellé par les intrigues politiques de La cour, il est condamné à l'emprisonnement. Enfermé au sommet de la tour Farnèse, Fabrice tombe éperdument amoureux de la jeune Clélia, la fille du gouverneur de la forteresse - un amour impossible qui causera sa perte.

Par Stendhal

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Auteur

Stendhal

Genre

Littérature française



 

 

 

PRÉFACE

 

 

 

À Gina, ma mère

 

 

Je sais que ma Chartreuse n’est point ici, mais la Tour, où est la Tour ? — Il n’y a point de tour : point de palais Contarini. — Au diable ! il n’y a donc plus de Parme ? Via !

 

ANDRÉ SUARÈS

 

 

Les écrivains sont les premiers à avoir qualifié La Chartreuse de Parme de somme romanesque. Il est significatif que lors d’une enquête réalisée en 1913 (Quels sont les dix romans français que vous préférez ? Quels sont les dix romans français que vous souhaiteriez emporter dans une île déserte ?), André Gide ait désigné ce « livre unique » comme son préféré. Désireux de ne pas restreindre son choix à la France, il a encore placé la Chartreuse au premier rang : « Si j’avais à choisir dix romans, sans souci de leur origine, j’en prendrais deux français : la Chartreuse serait le premier. Les Liaisons dangereuses de Laclos serait l’autre. » C’est un jugement assez étonnant de la part d’un écrivain qui a longtemps fréquenté l’œuvre de Stendhal — il suffit de penser à l’importante préface que Gide a écrite pour Armance —, mais avec des réserves et des hésitations (« Je me refuse sans cesse à Stendhal ; / « Stendhal n’a jamais été pour moi une nourriture ; mais j’y reviens toujours. C’est mon os de seiche ; j’y aiguise mon bec »). En revanche, on pouvait s’attendre au jugement enthousiaste de Paul Valéry, auteur d’un essai capital sur Stendhal (1927). Valéry adorait Lucien Leuwen, mais pour lui aussi la Chartreuse restait « le livre complet, celui qui mériterait tous les éloges que H.B. faisait à Don Quixote, lequel [le] laisse froid comme tout ce qui est suranné ».

« Livre unique », « livre complet » : au XIXe siècle déjà naît le « mythe » de la Chartreuse, grâce à Gobineau (1845), à Barbey d’Aurevilly (1853), à Henry James (1874), pour qui le roman de Stendhal « compte toujours parmi les douze plus beaux qui soient », et ce malgré les remarquables exceptions de la critique venimeuse de Sainte-Beuve (1854) et de celle, plus argumentée, de Zola (1880). Les jugements élogieux se multiplient au XXe siècle, avec ceux d’André Suarès, Alain, Paul Morand, Julien Gracq. Les Italiens Tomasi di Lampedusa et Italo Calvino sont encore plus explicites : tous deux sont amoureux fous du plus « italien » des romans français. Au panégyrique que fait l’auteur du Guépard à propos de « ce remarquable roman, le plus grand peut-être, le plus aimable certainement de tous ceux qui furent jamais écrits », répond en écho la sentence lapidaire de Calvino : « Le plus beau roman du monde ne peut être que celui-ci. » Dans le « Petit guide de la Chartreuse à l’usage de nouveaux lecteurs » de Calvino, admirable de simplicité et de concision, on retrouve un même air de famille, commun à la lignée des écrivains qui ont aimé le chef-d’œuvre de Stendhal. À chaque fois, les raisons sont différentes, évidemment, et les approches aussi, comme dans le voyage en Stendhalie de Julien Gracq. Mais ce qui rapproche tous ces éloges, ce qui les rend semblables, c’est leur caractère « assertif ». Sans les précautions et les distinguos infinis de la critique, ils disent à peu près la même chose : chacun s’accorde à louer le roman le plus roman qui soit, le roman des romans, l’œuvre complète, unique.

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