En Camargue, en ce lieu si particulier où l'eau et la terre se livrent depuis la nuit des temps, un combat dont on ne sait qui sort vainqueur ou vaincu, rien n'est certain, rien n'est stable, rien, à dire le vrai, n'est rassurant. Rien. Et à La Manade du Drac, encore moins qu'ailleurs. De là à penser qu'elle est maudite, il n'y a qu'un pas ; la malédiction rôde sur le domaine, elle est là et bien là, la noire rôdeuse, elle a déjà frappé, elle repassera. Elle rôde, elle sait attendre. Alors, la défier ? A cheval entre le XVIIIe et le XIXe, grisé par sa réussite ou par sa foi en sa bonne étoile, François Gasquet s'y risquera. Alain Gérard livre là, dans un récit magistral où chaque phrase place le lecteur en tension, le parcours d'un homme, jouet de la fatalité embusquée. Sa narration, sans état d'âme, résonne comme l'écho parfait d'un Destin implacable, filé puis coupé - par les trois Parques ?- il n'a plus qu'à s'accomplir. François croyait tenir le fil quand il n'était que la marionnette suspendue de la Fatalité à l'oeuvre...
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