#Roman étranger

Les Pérégrins

Olga Tokarczuk

En une myriade de textes courts, Les Pérégrins, sans doute le meilleur livre d'Olga Tokarczuk, compose un panorama coloré du nomadisme moderne. Routards, mères de famille en rupture de ban, conducteur de ferry qui met enfin le cap sur le grand large : qu'ils soient fuyards ou conquérants, les personnages sont aux prises avec leur liberté, mais aussi avec le temps. Et ce sont les traces de notre lutte avec le temps que relève l'auteur aux quatre coins du monde : depuis les figures de cire des musées d'anatomie jusqu'aux méandres de l'Internet, en passant par les cartes et plans. A travers les lieux et les non-lieux de ses voyages, Olga Tokarczuk a rassemblé des histoires, des images et des situations qui nous éclairent sur un monde à la fois connu et absolument mystérieux, mouvant réseau de flux et de correspondances. Sans jamais nous laisser oublier que " le but des pérégrinations est d'aller à la rencontre d'un autre pérégrin ".

Par Olga Tokarczuk
Chez Les Editions Noir Sur Blanc

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Genre

Littérature étrangère

« Alors, remue-toi, balance-toi, cours, file ! Si t’oublies ça, si tu t’arrêtes, il va t’attraper avec ses grosses pattes velues et faire de toi une marionnette. Il t’empestera de son haleine qui sent la fumée, les gaz d’échappement et les décharges de la ville. Il va transformer ton âme multicolore en une petite âme toute raplapla, découpée dans du papier journal. » La clocharde du métro de Moscou qui parle ici appartient aux Bieguny (les marcheurs ou pérégrins), une secte de l’ancienne Russie, pour qui le fait de rester au même endroit rendait l’homme plus vulnérable aux attaques du Mal, tandis qu’un déplacement incessant le mettait sur la voie du Salut.

 

En une myriade de textes courts, Les Pérégrins, sans doute le meilleur livre d’Olga Tokarczuk, compose un panorama coloré du nomadisme moderne. Routards, mères de famille en rupture de ban, conducteur de ferry qui met enfin le cap sur le grand large : qu’ils soient fuyards ou conquérants, les personnages sont aux prises avec leur liberté, mais aussi avec le temps. Et ce sont les traces de notre lutte avec le temps que relève l’auteur aux quatre coins du monde : depuis les figures de cire des musées d’anatomie jusqu’aux méandres de l’Internet, en passant par les cartes et plans.

À travers les lieux et les non-lieux de ses voyages, Olga Tokarczuk a rassemblé des histoires, des images et des situations qui nous éclairent sur un monde à la fois connu et absolument mystérieux, mouvant réseau de flux et de correspondances… Sans jamais nous laisser oublier que « le but des pérégrinations est d’aller à la rencontre d’un autre pérégrin ».

 


Romancière polonaise la plus célèbre de sa génération, née en 1962, Olga Tokarczuk a reçu le prix Niké (Goncourt polonais) pour Les Pérégrins : à la fois prix du jury et prix des lecteurs. Trois de ses livres ont déjà été publiés en France : Dieu, le temps, les hommes et les anges ; Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 1998 et 2001) et Récits ultimes (Les Éditions Noir sur Blanc, 2007).

 

 

Cet ouvrage a été numérisé avec le concours du Centre national du livre.

 

 

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ISBN : 978-2-88250-292-6

 

 

Je suis

J’ai cinq ou six ans. Je suis assise sur l’appui de la fenêtre et je regarde mes jouets éparpillés sur le plancher : châteaux de cubes à moitié effondrés, poupées aux yeux écarquillés. La maison est plongée dans la pénombre. Dans les pièces, l’air se fige petit à petit. Et s’assombrit davantage. Il n’y a personne à la maison. Tous sont partis. Éclipsés quelque part. Seuls me parviennent encore de faibles éclats de voix, l’écho de pas traînants et des rires qui fusent au loin. Derrière la fenêtre – la cour déserte. L’obscurité descend doucement du ciel et, telle la rosée, recouvre tout.

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trad. Grazyna Erhard
02/09/2010 380 pages 24,00 €
Scannez le code barre 9782882502414
9782882502414
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