Maitres de notre destin. S'épanouir dans sa vie personnelle, familiale et professionnelle

Introduction

À travers l’enseignement que nous dispensons depuis des années dans les salles de l’IESE, nous sommes en permanence en contact avec des chefs d’entreprise et des patrons qui viennent se former à la direction des entreprises et à la gestion du personnel et des organisations. Nous avons de plus en plus souvent affaire à des cadres supérieurs ayant connu de grands succès dans le domaine professionnel, mais aussi de cuisants échecs au niveau familial et personnel. Ces individus de chair et de sang ont valorisé leurs réussites professionnelles et ont négligé leur vie familiale et personnelle. En outre, à l’occasion de consultations et d’enquêtes, nous rencontrons nombre de personnes se trouvant dans une situation de dépendance face au travail. D’autres, encore jeunes, étant donné leur manière de concevoir la vie et d’agir, suivront très vraisemblablement l’exemple de leurs aînés et viendront grossir les rangs des personnes rencontrant des problèmes en tout genre. Face à cette réalité, nous nous demandons comment nous pouvons contribuer à leur apporter un bonheur durable, de sorte qu’il ne soit pas trop tard lorsqu’ils finiront par se connaître et par découvrir ce qui est le plus important dans leur vie, au-delà même des affaires ou de leur métier. Ces connaissances sont fondamentales, car certains d’entre eux sont des cadres supérieurs et doivent diriger d’autres personnes.

Il y a quelques années déjà, nous nous sommes rendu compte que des facteurs multiples pouvaient avoir une incidence sur la relation complexe entre les différents domaines de la vie, et nous avons décidé de commencer à étudier la manière dont on peut les réconcilier. Ce que l’on appelle les « carrières » professionnelles font naître en nous l’angoisse de participer à une course, même si l’on ne sait pas vraiment dans quelle direction l’on va, et nous amène à toujours nous comparer avec ceux qui sont autour, ce qui entraîne beaucoup d’incertitudes, de troubles et de malaises. En ce qui nous concerne, nous préférons parler de « trajectoires » professionnelles, familiales et vitales. Chacun, par conséquent, choisit son rythme (au pas, au trot ou au galop) en fonction de l’étape de sa vie où il se trouve, des circonstances et des engagements qu’il a pris. Nous développons la trajectoire peu à peu, au fur et à mesure que se déroule la vie, sans que cela implique des pressions supplémentaires. D’autre part, le plafond de verre auquel la femme s’est heurtée au cours de son activité professionnelle, ainsi que le manque de flexibilité de ses horaires de travail lui ont permis de se rendre compte qu’elle voulait plus qu’un bon emploi, un titre et une carte de visite, et elle a commencé à se battre pour avoir une vie de famille, une vie privée et une vie sociale. Au moment où la femme ouvre la brèche et défend la conciliation, l’homme réalise aussi qu’il est légitime d’avoir une vie plus épanouie, et, de ce fait, la nouvelle génération de jeunes professionnels a une autre vision des choses.