Editeur
Genre
Littérature française
— Quasi una fantasia —
Le mauvais sang
(andante)
I
POUSSE ta chanson — Mauvais sang — comment
vivre
l’ordure à fleur de l’âme, être à chair regret
l’atrocité du sang fleur d’étoile, nargué
Des serpents dans la nuit sifflaient comme des
cuivres
Cotillon mille soleils ressac pour un chant d’orgues
mon sang s’est dispersé car un preux demain
dira sur ma ville tout comme un beau destin
nous n’irons plus pleurer sous le ciel gris des
morgues
Je serai la mouette la morte par déveine
Un grand gibet levé remise pour les peines
m’emporte haut et fier en habits festonnés
Pleure le malheur viendra ternir les diamants
Ton sang te matraque, ô mes cœurs époumonés
Je suis noir fils solaire à main le chant dément.
II
DEMAIN nous serons
sages
Tu me crois, dis ? Demain
Nous aurons un destin
neuf au fond d’un voyage
Oui oui nous marcherons
Et dans tes mains si
belles
Je mettrai fier fidèle
Ma joie : nous chanterons
Plein d’oubli sans passé
de quoi ai-je rêvé
Ta vie ma vie la vie
Dans son songe fini
verserons nos ciboires
Et notre fleur d’un soir
III
LA pluie avait parlé
Comme dans un bréviaire
Les taches de misères
Étaient toutes perlées
La pluie avait dansé
Comme un bel ours de
verre
Je bus son vin amer
Sur les toits bleus
mouillés
Le spectre de la pluie
Est beau quand il s’enfuit
L’écho le peuple en vain
Belle pluie, douce pluie
je t’attendrai demain
Si je meurs — d’Ennui
Extraits
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