#Roman francophone

9 semaines 1/2

Elizabeth McNeill

La véritable histoire de soumission sexuelle qui a inspiré le film culte : un récit troublant et fascinant, chef-d'ouvre de la littérature érotique, qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page.

Par Elizabeth McNeill
Chez Au Diable Vauvert

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Genre

Littérature érotique et sentim

 

 

 

Introduction

 

 

Le manuscrit qui deviendrait 9 semaines ½, extrême et fameux compte-rendu d’une relation sadomasochiste, fut publié sous le pseudonyme d’Elizabeth McNeill, en 1978.

À une époque où l’érotisme est monnaie courante et où la problématique de l’intégrité du corps féminin n’a jamais été si pertinente, 9 semaines ½ et son traitement franc et poétique du sexe immoral n’ont rien perdu de leur troublant pouvoir. 9 semaines ½ est un puissant antidote à ce qui passe pour être l’érotisme aujourd’hui. Loin du fantasme imaginaire et exagéré, le livre de McNeill, présenté sous forme de mémoires, est marqué par son caractère explicite autant qu’il l’est par l’absence. Le lecteur est cantonné à sa perspective propre et, même alors, est-elle occultée par l’usage d’un pseudonyme.

Le livre fait un peu moins de cent vingt pages, mais sa présentation brute du sadomasochisme est si vivante, les images sont si torrides, qu’exposer ses tensions plus avant serait davantage que la plupart des lecteurs pourraient en supporter. Aux débuts de leur relation, l’amant de McNeill apporte un miroir dans la chambre, la gifle et, la prenant par les cheveux, la force à regarder les marques faites symétriquement sur ses joues. La nuit, McNeill passe des heures son bras enchaîné à un lit ; ou accompagne son amant pour acheter un fouet qu’il teste en public sur ses jambes nues ; il lui est encore ordonné de se rendre dans un hôtel cinq étoiles pour s’habiller en homme, de circuler ainsi dans le hall pour ensuite retourner dans la chambre où son amant « me prend comme un homme ».

McNeill, décrite dans les articles de l’époque comme l’employée d’une grande entreprise basée à New York, est apparemment capable de dissocier sa vie d’employée compétente de l’esclave sexuelle qu’elle est devenue pour son amant dominant, abusif, borderline et de plus en plus exigeant.

Durant la discrète période de 9 semaines ½, elle s’en tint à la séparation jour/nuit. Les exigences de son amant devinrent de plus en plus alarmantes et ses orgasmes prédictibles, « comme un parfait jouet mécanique ». Ce n’est que beaucoup plus tard, lorsque McNeill tombe dans une dépression nerveuse qui marque la fin de leur relation, qu’elle peut comprendre son état d’esprit d’alors : « Que ce fût bien moi qui vécus durant cette période est, rétrospectivement, impensable. Je n’ose regarder ces semaines que comme un phénomène isolé, aujourd’hui révolu : un segment de ma vie aussi irréel qu’un rêve, dépourvu de toute implication. »

9 semaines ½ est une expérience de lecture intense et condensée. (Le film de 1986, avec Kim Basinger et Mickey Rourke, conserve le squelette du scénario, mais guère plus). L’œuvre atteint son objectif de confidentialité mais la dissimulation de l’identité de l’auteur laisse le lecteur sur sa faim. Nous voulons – nous en avons besoin – en savoir plus sur la femme qui se nomme elle-même Elizabeth McNeill. Pourquoi est-elle tombée dans cette relation ? Comment l’a-t-elle pu ? Y avait-il autre chose concernant son histoire ?

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trad. Antoine Berman
08/11/2013 208 pages 15,00 €
Scannez le code barre 9782846267748
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