#Roman jeunesse

L île au trésor

Robert Louis Stevenson, Claude Carré, Olivia Sautreuil, Sandrine Gambart, Etienne Friess, Jean-François Dumont, Jacques Papy, Patrick Poivre d'Arvor, Isabelle Consiglio

Redécouvrez l'une des plus grandes chasses au trésor de la littérature classique dans cette toute nouvelle édition illustrée de L'île au trésor.

Par Robert Louis Stevenson, Claude Carré, Olivia Sautreuil, Sandrine Gambart, Etienne Friess, Jean-François Dumont, Jacques Papy, Patrick Poivre d'Arvor, Isabelle Consiglio

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Genre

Littérature anglo-saxonne

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Chapitre 1

Un vieux loup de mer

 

 

Je vais vous raconter l’incroyable aventure qui m’est arrivée. Vous saurez tout sur mon voyage à la recherche du fabuleux butin de Flint le pirate. Tout, sauf une chose. On m’a interdit de révéler l’endroit exact où se situe l’île au trésor, parce qu’il s’y trouve encore des richesses enterrées. Je me souviens, comme si c’était hier, du jour où tout a commencé. C’était du temps où j’aidais mon père à tenir l’auberge de l’Amiral Benbow. Ce jour-là, j’ai vu arriver un vieux marin à la peau grillée par le soleil. Ce qui m’a sauté aux yeux en premier, c’est la balafre blanchâtre qui traversait son visage. Ensuite, j’ai vu son manteau usé, sa queue-de-cheval qui pendait sur un col sale, ses mains couvertes de cicatrices, ses ongles noirs… Il était grand et avait l’air rudement costaud. Un homme le suivait avec une brouette qui contenait son bagage : un coffre de marin.

L’inconnu est resté un moment devant l’auberge à regarder la mer. Il a inspecté les falaises en chantonnant d’une voix enrouée :

– « Y avait quinze hommes sur le coffre du mort,

Yo ho ! et une bouteille de rhum ! »

En entrant, il a jeté à mon père :

– Un verre de rhum !

Il a bu lentement, puis il a dit :

– Cet endroit me plaît. Il passe beaucoup de monde dans ton auberge, l’ami ?

– Pas assez, répondit mon père.

– C’est pile ce qu’il me faut. Hé, toi, débarque mon coffre ! lança-t-il au porteur. Je m’installe ici. Oh, je suis facile à vivre : un peu de rhum, du jambon, des œufs, et je suis content. Comment je m’appelle ? Mettons « capitaine ». Attrapez ça.

Il jeta par terre trois ou quatre pièces d’or.

– Quand j’aurai dépensé cette fortune, vous me direz.

Il était sale et mal habillé, mais il parlait comme un homme habitué à commander. Mon père interrogea discrètement le porteur qui poussait la brouette :

– Qui est cet homme ? Vous le savez ?

– Pas du tout. Il est arrivé au village ce matin. Il cherchait un hôtel proche de la mer et isolé. On lui a indiqué votre auberge. C’est tout ce que je sais !

Quel mystérieux pensionnaire ! Il était très silencieux et passait ses journées sur les falaises à observer la mer avec une longue-vue. Le soir, il restait au coin du feu et buvait des litres de rhum.

 

Quelqu’un essayait de lui parler ? Il répondait d’un regard noir. Il valait mieux ne pas le déranger.

Tous les soirs, en rentrant de sa promenade, il demandait :

– Vous avez vu des marins passer aujourd’hui ?

Au début, nous pensions qu’il espérait rencontrer des gens de son métier. Mais je compris vite qu’il les évitait, au contraire. Quand un matelot s’arrêtait à l’auberge, le capitaine l’espionnait par le rideau avant d’entrer dans le salon ; et il restait muet jusqu’au départ du visiteur.

Le pire, c’est que je partageais son inquiétude ! Peu après son arrivée, il m’avait dit :

– Mon petit, ouvre l’œil. Si tu vois arriver ici un marin à jambe de bois, ne perds pas une seconde, cours m’avertir. Compris ? Tu auras une pièce de quatre pence par mois pour cette surveillance.

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