#Essais

Régimes. Le vrai du faux

Vanessa Gouyot

Est-ce que l'ananas fait maigrir ? Si je deviens végétarien, retrouverai-je la ligne ? Dois-je vouer un culte aux yaourts 0 % ? Cuisiner à l'huile d'olive, est-ce hypocalorique ? Chrononutrition ou Fourchette ? Dukan ou WeightWatchers ? Avant l'été ou pour la vie ? La liste des idées reçues sur l'équilibre alimentaire est longue et ,avec elle, celle des régimes qui dictent de maigrir tous azimuts. Mais au fait, pourquoi mange-t-on et pourquoi veut-on entreprendre un régime ?

Par Vanessa Gouyot
Chez Delachaux et Niestlé

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Genre

Santé, diététique, beauté

Aujourd’hui, que vous évoque le mot « régime » ?

Par définition, il désigne une façon, un mode alimentaire dont se nourrit un groupe ou un individu. C’est également un « ensemble de règles ou de prescriptions médicales concernant l’alimentation et destinées à maintenir ou à rétablir la santé », selon le Petit Larousse.

En réalité, dans notre société occidentale, il rime avec amaigrissement, en réponse aux nombreux codes de la beauté et de la minceur actuellement en vigueur. Mais il n’en a pas toujours été ainsi…

Il y eut, en effet, de nombreux « rebondissements » au cours de l’histoire, attestant que la volupté ou la minceur évoluent en fonction des modes, mais aussi des événements marquant la société. Les femmes, comme les hommes, tentent d’y répondre continuellement. Il faut noter également que ces codes sont différents en fonction du pays dans lequel on vit, de la culture qui y règne : par exemple, une femme dont l’indice de masse corporelle (IMC) est « normal » en France aujourd’hui serait certainement trop maigre dans un pays d’Afrique et probablement un peu trop grosse dans un pays nordique.

Au XXIe siècle, en France, on oublie que, de la préhistoire jusqu’au Moyen Âge, ainsi qu’encore de nos jours, dans les sociétés orientales l’embonpoint est synonyme de fécondité, de réussite sociale et de sensualité.

C’est au cours du siècle classique que l’on glisse peu à peu en adoptant une doctrine de plus en plus sévère. On enferme le corps dans un corset pour faire ressortir la taille fine et la poitrine haute. Au XVIIIe siècle, celui des Lumières, on soupçonne, sur de nouvelles thèses médicales, que la paresse, la gloutonnerie et la luxure sont les causes d’un embonpoint trop important.

Après la Révolution, on observe un petit regain positif des rondeurs, le retour au naturel : la femme doit être bien en chair et simple mais pas obèse. Une légère corpulence est le signe d’une maternité satisfaite, et les corsets mettent simplement la poitrine en avant.

C’est à la fin du XIXe siècle que les femmes se dévoilent comme ont pu les peindre Henri de Toulouse-Lautrec ou Edgar Degas, et la minceur devient peu à peu synonyme de beauté et de bonne santé.

Dans les Années folles (1920), avec la mode de la garçonne – cheveux courts, légère et court vêtue –, la nouvelle beauté est androgyne. Les fesses et le ventre s’aplatissent, les robes sont courtes, sans manches, et laissent apparaître les bras musclés et les jambes fines. La Seconde Guerre mondiale engendre, comme une explosion, une vision de la minceur un peu moins sympathique : elle devient synonyme de mauvaise santé. Et pour changer les idées de tous, Hollywood crée un idéal féminin sensuel. Marilyn fait rêver, même si, dans la réalité, les codes sont un peu différents. Au XXIe siècle, on se rend compte que la mode et les médias véhiculent des images truquées et retravaillées dans le dessein de faire perdurer cet idéal de minceur totalement irréaliste.

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03/04/2014 200 pages 12,90 €
Scannez le code barre 9782603020364
9782603020364
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